Comment et pourquoi faire son pesto maison ?
Avec le printemps, voici une cueillette très abordable aux milles vertus pour vos recettes maisons : L’ail des ours. Les premières herbes sauvages sont là !
Autrefois considérée comme une plante magique, l’ail des ours ou ail sauvage est aujourd’hui consommé, tant pour ses qualités gustatives que pour ses bienfaits thérapeutiques. Marc Vérat, dont je suis fan, est un chef d’origine paysanne qui a hérité de ses ancêtres montagnards la connaissance des herbes sauvages. François Couplant, l’ethnobotaniste, souligne l’usage immodéré des plantes sauvages, comme de véritables concentrés de bienfaits pour la santé.
Alors remettons au goût du jour les vieilles recettes aux plantes sauvages de nos aïeules.
Cet herbacé, se compose d’un bulbe, de feuilles longues et larges avec de petites fleurs blanches. Son odeur est caractéristique de l’ail lorsque l’on froisse ses feuilles. Le nom d’ail des ours découle d’ailleurs de l’ours, naturellement, qui à la sortie de son hibernation, se nourrit de cette plante pour se purger et reprendre des forces.
L’ail des ours, la cueillette :
Les feuilles apparaissent entre février et mars et les fleurs un mois plus tard.
Attention ! A ne pas la confondre avec d’autres plantes, certains on essayés… L’ail des ours à une odeur très prononcée d’ail, impossible de confondre avec le muguet ou la colchique, des plantes en apparence semblables mais dont la consommation est toxique, voire mortelle. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir ou demander l’aide d’un professionnel confirmé. Bon à savoir également : Eviter de le cueillir en forêt pour un usage cru, du fait de l’échinococcose, maladie parasitaire transmise par les déjections du renard.
L’ail des ours aux milles vertus, mais que contient-elle ?
L’ail des ours est riche en enzymes, en vitamines A et C ; elle contient également de nombreux minéraux comme le calcium, le fer, le phosphore, le sodium, le cuivre… On peut aussi rappeler l’ajoène et l’adénosine, des constituants bons pour le cœur, présents en grande quantité dans cette plante.
Les vertus de l’ail des ours sont puissantes mais encore…. Détoxifiant, Détoxinant, antiseptique naturel, antibactérien, purifiant …En quelques mots :
- Plante particulièrement dépurative ce n’est pas un hasard si l’ail des ours pousse au début du printemps, saison reliée à l’énergie foie en médecine chinoise.
- Antibactérien et antibiotique
- Tonique grâce à la présence de minéraux, et de vitamines C pour apporter énergie à la sortie de l’hiver !
- Purifiant (sphère digestive, pulmonaire, urinaire, sang…)
- Bienfaits pour le système cardio vasculaire, le cœur donc et la circulation sanguine. Les ajoènes et les adénosines, contribuent à abaisser la pression artérielle, à réduire le cholestérol sanguin, à amoindrir les risques d’accidents vasculaire cérébral et de maladies cardiaques. Des bienfaits significatifs, lors d’une prise régulière (sans en abuser, évidemment), en ce qui concerne la circulation sanguine. Utile en cas de problèmes de la circulation veineuse, d’hémorroïdes et d’hypertension artérielle
- Diaphorétique, c’est-à-dire qui provoque transpiration
- Diurétique, càd qui aide à éliminer l’eau et le sel en augmentant la production d’urine. Idéal pour contrer les complications rénales
- Expectorant en fluidifiant les muqueuses des bronches, il améliore la respiration, désinfecte les voies respiratoires. L’ajoène comme principe actif permet de lutter efficacement contre les bactéries et de protéger les poumons contre d’éventuelles infections. Utile en cas de bronchite.
- Améliore la digestion : les acides phénoliques sont antioxydants, ils agissent comme antiseptique, empêchent la fermentation et apportent un effet vermifuge sur l’estomac… contre les infections intestinales et en améliore la flore. ex : en prévention à nouveau ou pendant et après une gastroentérite.
- Détox sur un plan globale, chélateur des métaux lourds.
- Purifiant cutané, en usage externe, efficace en cataplasme pour les maladies de peau comme les furoncles ou l’eczéma.
A l’arrivée du printemps, il est conseillé de consommer l’ail des ours en infusion pour profiter au maximum de ses propriétés expectorantes et lutter contre le rhume des foins. Il est possible de l’associer avec du pissenlit en cure dépurative. L’ail des ours est très prisé en phytothérapie, pour soigner mais surtout en prévention !
Pour réaliser une teinture mère remplir un bocal d’ail des ours parfaitement rincé, (feuilles et bulbes). Couvrir d’alcool à 70°, de schnaps ou de vodka. Bien fermer le bocal et laisser macérer pendant 21 jours. Filtrer et mettre en bouteilles. Prenez 20 gtes 3X/jour dans un verre d ‘eau en cas de gastroentérite, bronchite, problèmes circulatoires, hypertension.
Quelques contre indications cependant :
Il n’est pas recommandé pour les personnes qui consomment déjà des médicaments anticoagulants ou qui risquent d’être atteintes d’une maladie liée à la fluidification du sang. Egalement contre-indiqué en cas d’irritation urinaires et gastriques, en cas d’allergie à la famille des oignons. Et puis… comme toutes les plantes, attention ! Les plantes ont un pouvoir et donc une incidence en cas de surconsommation, trop d’ail des ours peut causer des crampes d’estomac. En cas de doutes, demandez l’avis d’un professionnel avant d’en consommer, notamment si vous présentez un des profils décrit ci-dessus
Passons en cuisine…
Les utilisations sont multiples. En condiment, dans une soupe, cuit comme des épinards, et ici en pesto avec ou sans basilic. Tout est comestible, bulbes, fleurs, feuilles.
Bien nettoyer votre ail des ours. Mixer avec de l’huile d’olive et une poignée de pignons de pin, tout simplement, avec ou sans basilic, parmesan… Selon les gouts de chacun… Le pesto se conserve longtemps au réfrigérateur. Délicieux tartiné sur une tranche de pain. Déposer du fromage de brebis à pâte dure pardessus et mettre un court moment sous le gril du four…
Je mets une cuillerée à café de pesto d’ail des ours dans mes vinaigrettes, de la même manière qu’avec de la spiruline ou autres petits plus …
On peut aussi varier les plaisirs avec certaines recettes comme ici, j’ai réalisé deux versions en ouvrant les placards, l’une avec une touche de Cranberry, l’autre raisins figues. Pour idée, il vous faudra : 180 g d’ail des ours, 180 g selon les gouts de chacun (poudre d’amande, graine de lin, cajou, noix, pistaches, pignons de pin, Cranberry, figues, raisins, crème de sésame, crème d’amande, parmesan, basilic…), 3 pincées de fleur de sel, poivre du moulin, 1 càc de miel, 150 g d’huile d’olive.
Bonne cueillette !